Le traitement et l’intégration des déchets dans de nouveaux cycles de vie

Les interrogations sur la gestion des déchets sont de plus en plus fréquentes chez les industriels qui ont adopté une culture éco-responsable.
Les manufactures sont fréquemment confrontées aux enjeux économiques et mercatiques pour traiter leurs propres déchets ou matériels en fin de vie, dont elles seront de plus en plus souvent responsables.
Il s’agit tout d’abord de sélectionner les matériaux ou composants qui seraient techniquement intéressants à réintroduire dans le processus de fabrication. Ensuite, tout l’enjeu consiste à définir économiquement les moyens de séparation, de tri et de préparation des produits ciblés. Les quantités réinjectées dans le processus de fabrication impliquent parfois de modifier l’outil de production, et trouver le juste dosage pour éviter de dénaturer les produits initiaux. Au même titre que pendant la crise économique de 2009, on a appris à produire des articles en limite basse de qualité mais dans des tolérances admissibles, il faut apprendre à doser les volumes recyclables pour rester dans l’acceptable.
Le dilemme est purement économique mais il nécessite un changement de posture : la problématique « recyclage » doit être prise en considération dès la conception des matériels ou matières à produire.

Les rebuts industriels et les objets usagés qui peuvent être réutilisés ou recyclés, tombent systématiquement dans la catégorie des déchets. Cette stigmatisation des déchets les condamne en leurs donnant une mauvaise image, voire de la méfiance, et limite la réflexion sur leurs utilisations dans de nouveaux cycles de vie.
Avec l’appui de la R&D, l’approche consiste à trouver des solutions de transformation techniques et technologiques (physico-chimique) de ces déchets en de nouvelles matières. Eloigner ainsi cette idée préconçue du « déchet/poubelle », en lui redonnant réellement de la noblesse. On ne parlerait plus de déchets recyclés, mais de nouvelles matières, pourquoi pas avec des appellations commerciales appropriées. Utilisées à 100 % ou bien en solutions miscibles, et apportant ainsi de nouvelles propriétés à divers matériaux. Cette démarche a pour avantage d’obtenir une forte marge commerciale entre deux étapes de transformation, car le procédé est exclusif.